Voici une toute petite partie de la récolte des 8000 photos faites au Cambodge et un peu au Laos pendant la quinzaine entre Noêl et Nouvel An... difficile d'en revenir tout à fait...difficile challenge aussi d'être à la hauteur des beautés entrevues...
Si, tamarin, lap, galanga, font désormais partie de mon vocabulaire gastronomique ... je n'en garde pas moins en mémoire la taille magnifique des merveilleuses apsara (s), enveloppées dans leurs beaux Krama (s), les mises en garde du garuda...et les enseignements de Bouddha. J'ai vu plusieurs aspects du fameux Mékong, survolé ses méandres, longé ses berges sans oiseaux au Laos et contemplé son immense lit presque sec à Vientiane...s'il est difficile de ne pas se laisser polluer par toutes les choses négatives, il est tout aussi difficile , et cette fois c'est tant mieux, de rester imperméable à la beauté... elle est là, laissons nous envahir...
Quant aux temples d'Angkor, le Bayon, construit à la gloire de Jayavarman VII est le plus mégalomaniaque de tous les lieux que j'ai pu voir...mais les bassins qui soutiennent les enceintes de quelques temples sont à eux seuls de pures merveilles de calme et de sérénité, empoignés qu'ils sont, depuis des siècles, par la nature envahissante, même si Indra, lui, depuis longtemps, n'est plus qu'un dieu ordinaire.
Dans nos promenades, nous avons souvent croisé des bonzes, comme des répliques d'une même quête inassouvie, de générations en générations, pieds nus et enveloppés des orangés les plus intenses, ils nous toisent, lègérement narquois devant tant d'attention...et aussi des enfants, plein d'enfants, dès le plus jeune âge embarqués pour la survie matérielle de leur famille, vendant tout et n'importe quoi "one dollar, madame, c'est joli", dès que l'école est finie ou avant qu'elle ne commence.
J'ai souvent eu le loisir de réfléchir à nos modes orientalistes à travers nos peintures et plus particulièrement l'aquarelle ces dernières années, avec la grande vogue des "carnets de voyage"...Que cherchons nous à travers les portraits de ces étranges étrangers vivant si loin de nous ? Ceux que nous prétendons si facilement avoir rencontrés ? Peut-être à nous convaincre qu'un ailleurs existe encore ? Mais plus trivialement, ne cherchons nous pas à acheter un peu de leur beauté intérieure ? Les photos volent bien, parait-il, les âmes...