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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 12:39

 

 

 

Ce matin je répondais à une de mes élèves à ce sujet : l'imagination, c'est du réel transformé...

"L'imagination est à la fois la capacité innée et le processus d'inventer un champ personnel partiel ou complet,  à travers l'esprit à partir d'élèments dérivés de perceptions sensorielles de l'existence commune"

Qu'est-ce que ça signifie ? 

Ca signifie qu'il faut être à l'écoute de nos sensations, tenter de les préserver dans leur authenticité..afin de pouvoir créer ...

Qu'est-ce que ça implique ?

Cela veut dire que si vous ne nourrissez pas régulièrement votre esprit de sensations auditives visuelles etc... votre esprit ne sera pas capable de vous inventer un monde imaginaire très riche.

C'est pourquoi, aller voir un film, écouter de la musique, voyager, ressentir,  nourrissent tant l'esprit.

Ces richesses de sensations engrangées permettent, si vous arrivez à les mettre à disposition pendant que vous créez, d'enrichir votre production artistique.

Dans le cas qui nous occupe en ce moment à l'atelier, c'est à dire les fleurs, on pourrait avoir l'impression de CONNAITRE les fleurs que l'on dessine.

Certes, on sait tous à quoi ressemble une marguerite et on sait que c'est différent d'une pivoine. Si on devait en réaliser un croquis, on pourrait... dans le cas de la marguerite, ce serait a priori plus simple...Ce n'est pas une raison pour ne pas regarder attentivement LA marguerite que je désire peindre.

En effet, si je ne l'observe pas, en tant qu'individu unique (c'est cette marguerite là que je regarde, et non pas une autre), je vais mieux nourrir la perception que j'en ai, et mon dessin sera du coup, bien plus juste, plus sensible, et par là-même plus intéressant.

La question horrible que je déteste entendre est ; "mais comment fait-on telle ou telle fleur ?"

Comme s'il existait une recette pour peindre les pâquerettes et une autre recette pour peindre les coquelicots...

Aussi je préfère lorsque nous peignons des fleurs en atelier, peindre d'après nature ou au pire, d'après photos, car "peindre d'imagination" serait à tous les coups extrêmement frustrant sans ce préalable qu'est l'observation, voire, si possible, l'immersion...dans le sujet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 06:59

soulages.JPG

 

31 Pierre Soulages Peinture 14 avril 1979 162x127

 

 

 

 


La réponse à toutes ces questions existentielles ici...

J'aurais pu mettre aussi: est ce que le noir est vraiment noir ?...c'était peut-être plus ...clair ?!!!!
Les interviews de Soulages sont pleines d'enseignement.... je sais, c'est un peu difficile si on n'est pas intéressé par la peinture, mais ne vous sentez pas obligé de lire tout...il n'y aura pas d'interro...c'est juste ...pour partager une réflexion sur ce qu'est peindre aujourd'hui.
Sachez que Soulages est un peintre contemporain qui ne peint (à ma connaissance ) que des toiles en noir...tout noir, sans rien d'autre que du noir, partout.
Pourtant, il aime Rembrandt...allez comprendre.
Peut-être qu'il n'y a rien à comprendre!

Extrait:

"Pierre Encrevé : Indiscutablement, un des rapports entre votre œuvre gravé et votre œuvre peint, c'est le rôle de la lumière, la lumière qui surgit dans le cuivre troué avec le blanc du papier, la lumière qui surgit sur l'huile noire, soudain, par reflet. Dans le vitrail, à Conques, on retrouve évidemment ce travail avec la lumière. Votre instrument majeur et, en même temps, ce que vous cherchez et ce que vous trouvez, c'est la lumière.

Pierre Soulages : D'ailleurs, dans l'exposition que j'ai en ce moment au musée de l'Ermitage, il y a des exemples des trois manières que j'ai eues de créer une lumière picturale, c'est-à-dire une lumière qui n'appartient qu'à la peinture, qui vient de la peinture. Dans un premier temps, souvent par le contraste des fonds clairs avec le noir, des couleurs sombres s'éclairent parce que je les rapproche d'une couleur encore plus sombre qui est le noir. Ou bien, deuxième période, celle où je superposais plusieurs couleurs, que je recouvrais après avec le noir. Ensuite en arrachant, en amincissant la couche noire, la couleur réapparaissait, transformée par le passage du noir. Il y a quelques toiles aussi à Saint-Pétersbourg qui correspondent à ces recherches, quelques rares toiles. Puis, finalement la période qui est celle dont je viens de parler, qui est la période « outrenoir », où je travaille avec un pot de peinture noire, mais où ce qui me guide et ce qui apparaît quand on regarde les toiles — si on les regarde non pas avec ce que nous avons dans la tête, mais avec nos yeux —, c'est la lumière reflétée par le noir, transformée par le noir. Il y a aussi à Saint-Pétersbourg des peintures, tout à fait récentes, dans lesquelles je reviens à l'utilisation du contraste du blanc avec le noir, mais d'une autre manière qu'à mes débuts. Je suis conduit à parler de cette exposition parce qu'elle présente finalement, en simplifiant, toutes les utilisations picturales du noir dans ma peinture depuis cinquante ans.




Pierre Encrevé : Vous évoquez l'Ermitage, cela m'amène à vous demander de nous dire un mot de la question de la hiérarchie. Vous avez souvent dit — et cela me paraît très important parce que moi-même, si je ne l'avais pas lu dans vos déclarations, je n'en aurais pas été sûr —, vous avez souvent dit qu'il n'y avait aucune hiérarchie entre l'œuvre peint, l'œuvre gravé, l'œuvre lithographié. Dans votre travail, vous avez à chaque fois un rapport avec le matériau et l'instrument, rapport dans lequel vous cherchez, vous inventez, vous trouvez, et c'est cela qui compte sans qu'il y ait pour vous aucune hiérarchie d'importance entre une gravure, une peinture sur toile ou un brou de noix sur papier. Et, ce qui m'a beaucoup frappé, quand nous parcourions ensemble les salles de l'Ermitage, c'est votre remarque, devant les peintures de Rembrandt, qu'au fond, c'était un très grand peintre, mais que c'était encore un plus grand graveur.

Pierre Soulages : C'est vrai. C'est vrai que je préfère les gravures de Rembrandt à ses peintures. C'est ce que j'ai ressenti encore récemment à l'Ermitage. J'étais peut-être dans des dispositions d'esprit, ce jour-là, qui n'étaient pas celles où je pouvais être ému par le côté souvent sentimental de la peinture de Rembrandt. Et je ne sais pas si cela en est la cause, mais effectivement, il y a là une quantité de Rembrandt superbes, mais j'aime beaucoup, j'aime particulièrement ses eaux-fortes, et ses lavis. Cela tient peut-être aussi à ce que mon amour pour Rembrandt est né d'un lavis dont j'ai vu la reproduction quand j'avais seize ans dans un petit opuscule publié par la radiodiffusion scolaire — il n'y avait pas la télévision à l'époque. En même temps que l'émission, paraissait une petite revue. Je n'ai jamais entendu l'émission qui correspondait, mais j'ai vu la revue. Il y avait la reproduction d'un lavis de Rembrandt — La Jeune Fille endormie, conservé au British Museum — qui a été décisive pour moi. Mais ça, je l'ai souvent raconté.

Pierre Encrevé : Je crois qu'une nouvelle fois s'impose...

Pierre Soulages : C'est un lavis qui représente une femme à demi-couchée en robe d'intérieur, et un jour (j'aimais beaucoup ce lavis), j'avais laissé cette revue ouverte sur ma table, il y avait du désordre, un cahier en avait recouvert une partie et cachait la tête de la femme, ce qui fait que, brusquement, je me suis mis à aimer ce que je voyais beaucoup plus encore que le lavis tout entier. Il suffisait de cacher juste une petite partie de ce lavis et brusquement, ce qui était les plis d'une robe n'était que des coups de brosse. Il y avait un rythme qui naissait, beaucoup plus apparent que lorsque ces coups de brosse étaient représentatifs d'un pli. Il y avait des clairs qui changeaient parce que la densité, le rythme des coups de brosse, les modifiaient, et je trouvais cela très beau. Ce jour-là, j'aurais dû inventer la peinture abstraite, mais je n'en ai pas eu ni l'imagination ni le courage, c'est beaucoup plus tard que j'ai compris que déjà à ce moment-là, j'étais orienté vers une peinture que l'on appelle abstraite. Je dis : que l'on appelle abstraite, je trouve le mot désastreux, mais enfin... "



Il y a tant de façons de peindre, chacune pouvant paraître hermétique aux autres...
Peu importe la manière, on peut aussi bien s'exprimer en coloriant des maisons, qu'en assemblant un christ avec des hommes qui lévent l'index vers le ciel...
Ce qui compte c'est s'exprimer...
Ensuite?
Ensuite advienne que pourra.

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  • Nathalie Glapa Paradis
  • L'aquarelle est mon médium de prédilection depuis 1991. J'anime des ateliers dans la région de Toulouse depuis 2002, dans des comités d'entreprise et des associations, avec des enfants ou des adultes, en aquarelle, dessin, et techniques mixtes.
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